mercredi 31 décembre 2014

Rubis Fuchsite

Le Rubis Fuchsite, aussi rare que somptueux, mêle l'éclat rouge du Rubis au vert pailleté de la Fuchsite.

Résumé : Le Rubis Fuchsite allie l'éclat rouge du Rubis au vert pailleté de la Fuchsite, deux pierres aussi somptueuses que puissantes : harmonie (équilibre, enthousiasme, félicité, joie de vivre, sérénité, sommeil réparateur), amour (rencontres, passion, relations pérennes, guérison sentimentale), force (courage, dynamisme, ténacité, détermination, motivation, puissance, vigueur, énergie, réussite, prise de décision), intelligence (concentration, prise de conscience) et protection (influences négatives, manipulations, chantage affectif, vampirisme émotionnel).

« Enfin nous voici sur la terre sacrée du vice-dieu. J'avais lu dans le livre de l'aumônier que ce pays était d'or et d'azur; que les murailles étaient d'émeraudes et de rubis; que les ruisseaux étaient d'huile, les fontaines de lait, les campagnes couvertes de vignes dont chaque cep produisait cent tonneaux de vin. » (Voltaire, Les Lettres d'Amabed).
« Nous entrâmes ; alors la chose la plus précieuse que la nature eût jamais élaborée apparut à mon regard émerveillé. Cette salle voûtée ne recevait d’autre lumière que l’éclat rayonnant de quelques escarboucles énormes ; c’était, me dit-on, le trésor du Roi. » (Christian Rosenkreutz, Les noces Chimiques). 
« Afin d’en finir avec cette orfèvrerie symbolique, disons encore que […] la Sarde évoque les Séraphins, la Topaze les Chérubins, le Jaspe les Trônes, la Chrysolithe les Dominations, le Saphir les Vertus, l’Onyx les Puissances, le Béryl les Principautés, le Rubis les Archanges et l’Émeraude les Anges. » (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale).

Présentation du Rubis Fuchsite

Silicate présentant des incrustations de Corindon, le Rubis Fuchsite mêle le Rubis, l'une des quatre pierres dites « précieuses » (avec le Saphir, l’Émeraude et le Diamant), de couleur rouge (ou plus précisément, de couleur « rubis », terme également employé en œnologie pour décrire la robe d'un vin), à une variété verte et riche en chrome de Muscovite (du groupe des micas), la Fuchsite.
Étymologie : Le Rubis Fuchsite doit son nom au Rubis [issu du latin classique rubeus, « rouge » en français] et à la Fuchsite [baptisée ainsi par le chimiste et minéralogiste allemand Johann Nepomuk von Fuchs, au 19ème siècle].
Spécificités physiques : Sur sa robe éclatante, verte avec des inclusions rouges à violettes pourpres, parsemée de zones crèmes à bleutées, le Rubis Fuchsite, opaque et mat, affiche de jolies paillettes de mica qui scintillent à la lumière. Composé de deux minéraux de couleurs différentes, le Rubis Fuchsite répond au phénomène de pléochroïsme (sa couleur change lorsqu'on le fait tourner à la lumière, il devient rouge-orangé, parfois pourpre).
Formule chimique : CrAl2[(OH,F)2AlSi3O10],Al2O3
Gisements : Autriche, Suisse
Signes astrologiques : Verseau, Cancer, Lion

Découvrez toutes les vertus du Rubis Fuchsite

Harmonie : En apaisant la tension, les souffrances et les ressentiments, le Rubis Fuchsite chasse la mélancolie, la colère, les angoisses, les troubles du sommeil et les mauvais rêves, apporte équilibre et enthousiasme, félicité et joie de vivre, sérénité et harmonie, aide à relativiser, à rebondir dans les situations difficiles (sans s’apitoyer sur son sort), nouvelles (changement de lieu de vie, structure familiale...) ou imprévisibles.
Amour : Composé de Rubis, emblème suprême de l'amour, le Rubis Fuchsite favorise les rencontres, la passion amoureuse, les relations fortes et durables (nouvelles ou anciennes) et la cicatrisation des blessures sentimentales. 
Force : Le Rubis Fuchsite confère courage, dynamisme et ténacité, détermination et motivation, puissance, vigueur et énergie ; il permet ainsi de réaliser ses rêves et ses désirs, de se lancer en terrain inconnu, de lever les hésitations et l’indécision, de ne pas abandonner en cours de route et d'atteindre ses objectifs, de réussir ses projets, de régler pacifiquement les conflits professionnels et de venir soi-même à bout des obstacles rencontrés. 
Intelligence : Le Rubis Fuchsite stimule les capacités intellectuelles et spirituelles, améliore la concentration et la prise de conscience. 
Protection : En éloignant les influences négatives, menaçantes, néfastes, le Rubis Fuchsite réduit à néant les tentatives de manipulations, de chantage affectif (en provenance de proches, au sein de la famille, au travail...) et de vampirisme émotionnel.

Mythes, légendes et traditions 

Si le Rubis Fuchsite n'est pas encore entré dans l'Histoire (sa découverte est encore trop récente), on ne peut pas en dire autant du Rubis qui entre dans sa composition chimique. En effet, cette pierre précieuse est, depuis la nuit des temps, l'un des joyaux les plus prisés de la planète (parfois même avant le diamant).

Anciennement connu sous le nom d'« Escarboucle », le Rubis connaît un franc succès pendant l'Antiquité, notamment auprès des Romains. Pline l'Ancien décrit longuement cette extraordinaire pierre qui flamboie comme le feu : « Au premier rang est l'Escarboucle, ainsi nommée à cause de sa ressemblance avec le feu ; et néanmoins elle ne ressent point les atteintes de la flamme, ce qui l'a fait appeler par quelques-uns acauste. On en distingue deux espèces : l'indienne et la garamantique qu'on nomma aussi carthaginoise, à cause de l'opulence de la grande Carthage. On y joint l'éthiopique et l'alabandique; celle-ci se trouve prés d'Orthosie, ville de Carie, mais on la taille à Alabanda. De plus, chaque espèce se subdivise en Escarboucles mâles, d'un éclat plus vif, et en Escarboucles femelles, d'un éclat plus faible. Parmi les Escarboucles mâles, on en voit aussi qui ont un feu plus clair; d'autres l'ont plus sombre; d'autres brillent par une lumière étrangère, et au soleil sont plus étincelantes que les autres. Les plus estimées sont les améthystizontes, c’est-à-dire celles dont les feux, à l'extrémité, tirent sur le violet de l'Améthyste; à la seconde place sont les Escarboucles nommées sitites, qui brillent d'un éclat qui leur est naturel. Partout où on les trouve, c'est par la réverbération du soleil. Satyrys dit que les Escarboucles de l'Inde ne sont pas nettes; qu'elles sont presque toujours sales, et toujours d'un éclat étiolé; que les éthiopiques sont grasses, ne projettent ni ne répandent de lumière, mais brillent d'un feu concentré. D'après Callistrate, l'éclat d'une Escarboucle posée à terre doit être blanc, avec un nuage aux extrémités, et rouge comme du feu quand on la tient en l'air; d'où le nom d'Escarboucle blanche qu'on trouve dans beaucoup d'auteurs. (...) », avant de révéler une bien étrange recette de lapidaire : « Rien de plus difficile que de distinguer les différentes sortes d'Escarboucles, tant l'art des lapidaires peut en dénaturer les nuances en les forçant à refléter les couleurs des montures. On dit qu'il est possible de donner du brillant aux Escarboucles qui en manquent, en les faisant macérer pendant quatorze jours dans du vinaigre, et que le brillant ainsi acquis dure quatorze mois. ».

En 2006, une antiquité babylonienne conservée au Louvre défraye la chronique : il s'agit de la statuette d'Ishtar (IIIe siècle av. J.-C. - IIIe siècle ap. J.-C.), déesse de l'amour et de la guerre. Découverte en 1862 par Pacifique-Henri Delaporte, consul de France à Bagdad, dans une tombe en Mésopotamie, cette gracieuse figurine haute de quelques 25 cm aux formes arrondies en albâtre, terre cuite et or, se caractérise par la présence, au niveau du nombril et des yeux, de trois cabochons rouges, présumés de verre... Jusqu'à ce qu'elle fasse l'objet de recherches approfondies (grâce à l'accélérateur de particules AGLAE du Louvre) et que l'on découvre qu'en fait de verre, il s'agit bien de Rubis birmans. Ces Rubis, qui prouvent l'existence d'échanges de pierres précieuses entre l'Asie et la Mésopotamie sont, à ce jour, les plus anciens du Moyen-Orient.

Au Moyen-Age, le Rubis est au cœur de toutes les batailles. En Bourgogne, les ducs (Charles le Téméraire y compris) ne se séparent jamais de leur Rubis (en chapelet, épinglé à leur coiffe) lorsqu'ils partent au combat. Parmi les célèbres « Chevaliers de la Table ronde » (en France, Chrétien de Troyes rapporte leurs tribulations au XIIème siècle), au service du légendaire roi Arthur, Monseigneur Gauvain est surnommé « la Rose et le Rubis de la Table ronde ». En 1470, Sir Thomas Malory raconte dans Le Morte d'Arthur, considéré comme le premier roman arthurien moderne, l'incroyable aventure du Rubis de Lucifer, l'ange déchu devenu maléfique : « Quand Lucifer se révolta, un énorme Rubis enchâssé dans son casque fut détaché par un coup d'épée de l'archange Michel et tomba dans la mer. Salomon, en ayant retrouvé la moitié, fit ciseler une coupe dont Jésus devait se servir pendant la dernière Cène et dans laquelle Joseph d'Arimathie recueillit le sang du Sauveur au pied de la Croix. La précieuse relique portée par Joseph en Angleterre, disparaît; et les plus valeureux paladins de la Table Ronde feront de sa découverte le principal but de leur vie aventureuse, Mais seul Galahad fils de Lancelot et de la reine Elaine le jeune homme au bouclier blanc orné d'une rouge croix, réussit à la retrouver parce qu'il avait les yeux assez purs pour la voir. A la mort de Galahad. les anges remporteront la coupe en paradis. ».
Dans les légendes médiévales, on trouve des Rubis, entre sang et feu, sur d'autres fronts, ceux des dragons et autres serpents monstrueux comme la mythique Vouivre. Dans son roman La Vouivre, Marcel Aymé décrit ainsi la créature fantastique, mi-femme mi-serpent, dont on s'arrache le joyau : « Dryade et naïade, indifférente aux travaux des hommes, [la Vouivre] parcourt les monts et les plaines du Jura, se baignant aux rivières, aux torrents, aux lacs, aux étangs. Elle porte sur ses cheveux un diadème orné d'un gros Rubis, si pur que tout l'or du monde suffirait à peine à en payer le prix. Ce trésor, la Vouivre ne s'en sépare jamais que le temps de ses ablutions. Avant d'entrer dans l'eau, elle ôte son diadème et l'abandonne avec sa robe sur le rivage. C'est l'instant que choisissent les audacieux pour s'emparer du joyau, mais l'entreprise est presque sûrement vouée à l'échec. À peine le ravisseur a t-il pris la fuite que des milliers de serpents, surgis de toutes parts, se mettent à ses trousses et la seule chance qu'il ait alors de sauver sa peau est de se défaire du rubis en jetant loin de lui le diadème de la Vouivre. Certains, auxquels le désir d'être riche fait perdre la tête, ne se résignent pas à lâcher leur butin et se laissent dévorer par les serpents. ». 

Pour les Chrétiens, le Rubis évoque le sang du Christ. Aussi le retrouve-t-on en ornement de pendentifs religieux datant de l'Empire byzantin ou encore d'anneaux cardinalices (que le pape remet aux cardinaux). Cité dans la Bible à plusieurs reprises, le Rubis symbolise également richesse et perfection divine : « Tu étais en Eden, dans le jardin de Dieu. Tu étais recouvert de pierres très précieuses de toutes les espèces: Rubis, Topaze et Diamant, Chrysolithe et Onyx, Jaspe, Saphir, Escarboucle, Émeraude. Tes tambourins, tes fifres[ak] étaient d'or ouvragé, ils furent préparés le jour même où tu fus créé. (Ézéchiel 25-28) » ; « Malheureuse, battue de la tempête, et que nul ne console ! Voici, je garnirai tes pierres d'antimoine, et je te donnerai des fondements de Saphir ; je ferai tes créneaux de Rubis, tes portes d'Escarboucles, et toute ton enceinte de pierres précieuses. Tous tes fils seront disciples de l'Éternel, et grande sera la postérité de tes fils. (Esaïe 54) ».

Symbolisant, outre la foi, la victoire et l'amour, le Rubis a toujours séduit rois et reines, puissants de ce monde et autres empereurs, tsars et sultans. Aujourd'hui encore, on fête les noces de Rubis (35 ans de mariage) dans le folklore français. Et parmi les nombreuses propriétés du Rubis, voici celles que l'on trouve encore, au 19ème siècle, dans les revues scientifiques : « Le Rubis résiste aux poisons, il préserve de la peste, il éloigne les mauvaises pensées, il réjouit l'esprit, et si une personne qui le porte éprouve des infortunes, sa couleur se ternit, et ces maux étant passés, il reprend sa couleur primitive. » (Mémoires de l'Académie Nationale de Metz (1859-60)

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